Images & Vidéos

Notes d'intentions :

Je ne vous donne pas de synopsis car ce film déploie un mystère. Il vous faudra le voir et m’écrire pour me dire quelle en est l’histoire.

Tout ce que je puis vous révéler, c’est qu’il s’agit de la journée mentale d’une femme se prénommant Elena, d’une plongée dans son intimité cérébrale et sensorielle.
Elena réussit à élucider un mystère à propos d’un épisode crucial et douloureux de sa petite enfance.  Pourquoi le son des sirènes au port lui a-t-il toujours broyé le cœur ? Elena débloque quelque chose au fond d’elle-même. Elle peut désormais réaliser ce qu’elle a toujours souhaité.

Ce film est parti d’une esquisse de nouvelle de Patricia Lapeyronnie-Deloy d’une part, et d’autre part d’une phrase entendue dans Sans soleil de Chris Marker : « Le souvenir n’est pas le contraire de l’oubli mais son envers. On ne se souvient pas. On réécrit la mémoire comme on réécrit l’histoire. »

Je me suis alors lancé dans l’écriture d’un film sur les liens entre souvenir, imaginaire, création et recherche identitaire.

Le Film de sa vie est un film de textures et de tessitures, un imbroglio d’images et des sons.
Un peu comme si l’on mélangeait un tag, une gouache et une aquarelle, ce film fait cohabiter des matières aussi divergentes que le numérique, le 35 mm et le Super 8. Pour mieux jouer avec leurs codes et significations habituels

 

Voyage, voyage,…
(Critique du journaliste Matthieu Deprieck, février 2008)

 « Le Film de sa vie est un film de textures et de tessitures, un imbroglio d'images et de sons. » À entendre Julien Lahmi, le réalisateur de ce court-métrage, on pourrait croire que le cinéma indépendant français, acoquiné à la Femis, réservoir d’objets étranges et barrés, allait nous donner une nouvelle leçon de snobisme et d’hermétisme. Il n’en est rien.
Car Le Film de sa vie s’ouvre à chacun pour peu qu’il ait des yeux et surtout un cœur. Car le voyage sensoriel proposé par Julien Lahmi déroule une puissance visuelle et émotive remarquable. A partir d’un patchwork d’images numériques, 35 mm et super 8, la vie d’une femme, Elena, se recompose comme par magie. Des scènes d’enfance enfouies au plus profond de sa mémoire à une étrange vue subjective qui nous amène devant l’écriture d’un récit de vie, c’est toute une vision de la mémoire qui se déroule. Un dédale de souvenir, un labyrinthe de sentiments que Julien Lahmi reconstitue à partir de la nouvelle de Patricia Lapeyronnie-Deloy, qui se trouve être sa mère.
Les faux-semblants se superposent, les mises en abyme se multiplient jusqu’à étourdir le spectateur, jusqu’à ce qu’il pénètre dans un état propice à la dégustation du Film de sa vie. Parce que pour apprécier l’objet à sa juste valeur, impossible de rester vaguement éveillé, l’œil à demi clos, enfoncé dans son fauteuil. L’appel au voyage résonne comme un cri de sirènes homériques et nous voici pénétrés du maelström d’images et de sons bâti par Lahmi.
La mémoire chez le jeune réalisateur (ce court est son quatrième) se fait par rebonds, par retouches et tâtonnements. Un souvenir chasse l’autre, une réminiscence se superpose à un reste mémoriel et les mots qu’inscrit Elena sur son cahier se chargent de ce que sa mémoire lui délivre au compte-gouttes. L’artiste devient, comme chez Aragon, éponge. Il éponge ce qui l’entoure, fait le plein de sentiments et corrige ce que sa raison lui dicte.
Lahmi prend les armes et se lance à l’assaut du « sot rationalisme humain ». Le film parle alors à tout le monde sans mettre d’accord les spectateurs entre eux tant le mille-feuille d’images peut s’attaquer par tous les côtés. Et pour ne pas sombrer dans le délire artistique et égoïste dont le cinéma français underground nous abreuve, Julien Lahmi a la bonne idée de livrer quelques clés dans les derniers instants. Les zones d’ombre s’éclairent en partie, juste ce qu’il faut pour laisser de la place au mystère. Un juste équilibre entre film contemplatif et récit à proprement parler.
On attend une distribution honorable pour un film qui le mérite. Bientôt dans toutes les bonnes agences de voyage ?

Matthieu Deprieck

Fiche artistique :

Avec :
Christina Crevillén (site perso)...Elena adulte
Marion De Meslon.....................La Mère d’Elena

Réalisation et scénario..............Julien Lahmi
Production................................Michel Loro
Directeur de la photographie.....Guillermo Grassi
Complicité image.......................Gwendal Pointeau
Montage....................................Tuong vi Nguyên Long
Prise et Montage son, Mixage...Jérémie Capelier
Chef Décorateur........................Yann Dury
Chef Costumière........................Muriel Chauvin
Musiques...................................Michel Korb

Produit par Cinefacto

Avec le soutien du FASILD

Court-métrage en DV/S8/35 mm de 24 mn
Copyright = 2007
Format DV et BETACAM

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En vente en DVD





















 
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