Je trouve aberrant qu’aujourd’hui à l’école on n’enseigne toujours pas le langage des images,
à côté de celui des mots et celui des chiffres.
J’attends avec impatience la Renaissance pour nous sortir de ce Moyen Age des consciences.
Apprendre à construire une image éviterait par exemple le gobage télévisuel.

En effet, regarder la Télévision est devenu en 2005 la troisième activité humaine après le travail et le sommeil !
En France aujourd’hui, on ne peut pas vivre et grandir sans être assailli par les images vidéo.
Et ceux qui en sont les plus friands sont également les moins bien armés pour les appréhender : les adolescents.

Mais, au lieu de sacraliser la télévision ou de la diaboliser, ne ferions-nous pas mieux de l’analyser
pour mieux la comprendre et en tirer profit ?

Qu’ils soient théoriques ou pratiques, les ateliers décryptage ou réalisation que je mène en milieu scolaire et périscolaire
ont pour objectif d’empêcher que l’on devienne des êtres passifs, de simples gobeurs de signes.
Afin de ne pas brider l’imaginaire des enfants, pour développer leur fibre artistique, pour leur fournir un moyen d’expression.

Il faut que les jeunes soient à même de se forger leurs propres opinions politiques, philosophiques et sociales
en étant libérés de l’emprise exclusive de l’image et du commentaire réalisés par d’autres.

Par exemple, beaucoup de jeunes ne lisent pas la presse et n’ont comme fenêtre sur le monde que le sacro-saint
Journal Télévisé. N’est-il pas urgent de leur faire prendre conscience que les images y sont fabriquées,
et qu’elles ne sont pas, comme ils le croient, une émanation de la « vérité vraie » ?